7 septembre 2025

Alban Gerhardt

Violoncelle

Steven Osborne

Piano

Alban Gerhardt © Kaupo Kikkas
Steven Osborne © Ben Ealovega

Biographie

Habitué des grandes salles européennes, le violoncelliste allemand Alban Gerhardt joue aussi régulièrement avec les grands orchestres nord-américains depuis ses débuts à Carnegie Hall, en 2008. Son vaste répertoire comprend tous les concertos principaux, mais aussi des œuvres de compositeurs contemporains. Après avoir créé le Concerto pour violoncelle de la compositrice sud-coréenne Unsuk Chin, qu’elle a composé pour lui, il en a fait un enregistrement chez Deutsche Grammophon, en 2015, qui a remporté le prix du BBC Music Magazine. Passionné de musique de chambre, Gerhardt s’est produit avec les pianistes Steven Osborne et Alexei Volodin, le quintette de saxophones Alliage et sa nouvelle partenaire, l’accordéoniste Ksenija Sidorova. Très impliqué dans la communauté, il joue aussi en dehors des grandes salles classiques, notamment dans des hôpitaux, des écoles, et des institutions pour jeunes en difficulté. Son instrument est un violoncelle de Matteo Goffriller datant de 1710. 7e concert au LMMC.

Originaire d’Écosse, Steven Osborne a remporté de nombreuses récompenses au fil de sa carrière, incluant le prix de l’instrumentiste de l'année décerné par la Royal Philharmonic Society. Il a à son actif pas moins de 32 enregistrements parus chez Hyperion dont plusieurs ont également été primés. Par ailleurs, il est professeur invité à la Royal Academy of Music et au Royal Conservatoire of Scotland et mécène du Lammermuir Festival. Il a été nommé Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) pour services rendus à la musique lors du Nouvel An de la Reine en 2022. 2e concert au LMMC.

Justin Bernard


https://albangerhardt.com/

https://www.stevenosborne.com/


Notes

Les 3 Fantasiestücke de Schumann ont été composées durant une période plutôt heureuse de la vie du compositeur. Accompagnée au piano par des arpèges coulants, la première mélodie s’avère inlassablement mobile, retardant son retour à la tonalité principale. La deuxième pièce est d’un caractère lumineux, qui n’a rien de la mélancolie des débuts. Le dialogue entre les deux instruments est aussi plus équilibré. Dans la troisième pièce, Schumann anime la musique d’un sentiment de colère tout en reprenant des éléments de la mélodie initiale. Les échanges deviennent toujours plus dynamiques de part et d’autre à mesure que la fin approche.

La Sonate Arpeggione, D. 821, de Schubert regorge de mélodies aussi brillantes et inspirées que ses propres lieder. Le premier thème, introduit par le piano, est bientôt répété, puis amplifié par le violoncelle. L’alternance entre passages lyriques, legato, et sections rapides, au contraire sautillantes, est le fil conducteur de ce mouvement. L’adagio poursuit sur un ton lyrique, mais cette fois sans tristesse. On ressent ici une paix intérieure, en grande partie due à l’accompagnement tout en rondeur. Le troisième et dernier mouvement est enchaîné d’un seul souffle, mettant en lumière un motif de noires pointées et une succession de larges intervalles, tant au violoncelle qu’au piano. À l’image du début de la sonate, un second thème énergique, au rythme staccato, contraste avec la mélodie principale.

Dans Frates, Arvo Pärt explore toutes les facettes du jeu pour violoncelle : cordes effleurées, doubles cordes, harmoniques suraiguës, pizzicatos... On entend d’abord l’instrument seul exécuter des triples croches à une vitesse folle. Le piano inaugure ensuite un passage méditatif grâce à des harmonies flottantes, dénuées de tension.  Le retour de triples croches au violoncelle ne perturbe en rien l’accompagnement, qui poursuit avec le même sentiment de plénitude. Pour un bref instant, toutefois, le calme est rompu par l’exécution subite de doubles cordes fortissimo.

La Sonate, FWV 8, de César Franck, à l’origine pour violon, a joui, en son temps, d’une popularité grandissante, au point qu’elle ait inspiré à Marcel Proust la description d’une sonate fictive dans À la recherche du temps perdu, comme une sorte d’idéal romantique. Le premier mouvement est rythmé par un effet de balancement continu, fait de montées et de descentes charmantes. S’ensuit un allegro passionné qui suggère une relation amoureuse entre deux personnages. Ce mouvement, exceptionnellement rapide, est entrecoupé d’épisodes lents et d’accélérations qui ajoutent au tumulte. Le mouvement suivant oscille entre des passages doux et vifs, mais persistant dans une certaine mélancolie. Enfin, l’ultime section de l’œuvre est son exact opposé, défilant à vive allure, débordant de joie, avec toutefois la reprise d’un thème d’une tristesse aiguë, entendu au troisième mouvement.     


Justin Bernard

Programme

Schumann       3 Fantasiestücke, op. 73 (1849)
(1810-1856)

Schubert         Sonate Arpegionne en la mineur
(1797-1828)        D. 821 (1824)

Pärt                  Fratres (1977)
(1935-)              

Franck             Sonate pour violoncelle et piano
(1822-1892)          (arr. Jules Delsart) (1886)            

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                              Maestro Arts