30 novembre 2025

Kerson Leong

Violon

Gilles Vonsattel

Piano

Kerson Leong © Bruno Schlumberger
Gilles Vonsattel © Marco Borggreve

Biographie

Depuis qu'il a remporté le premier prix du Concours international de violon Yehudi Menuhin en 2010, le Canadien Kerson Leong a été notamment choisi par Yannick Nézet-Séguin pour être son artiste en résidence avec l'Orchestre Métropolitain lors de la saison 2018-2019.

Passionné de pédagogie, il a été invité à donner des cours de maître et a notamment enseigné à l'école de musique Jacobs de l'Université d’Indiana, à l'Académie Sibelius d'Helsinki, à l'Académie Gustav Mahler et à l'Académie du Festival du Domaine Forget.

Depuis que son père l'a initié aux concepts physiques sur la résonance des cordes, ceux-ci ont fortement influencé son jeu et sa philosophie en matière de production sonore. M. Leong a donné des conférences en binôme avec lui sur ce sujet dans des lieux tels que le Conservatoire central de musique de Pékin, l'Institut de musique Barratt-Due d'Oslo et diverses universités de Californie. Il joue sur le Guarneri del Gesu « ex Bohrer, Baumgartner », gracieuseté de Canimex. 2e concert au LMMC.

Le pianiste américain d'origine suisse Gilles Vonsattel a obtenu un baccalauréat en sciences politiques et économiques à l'Université de Columbia et une maîtrise à la Juilliard School, où il a étudié avec Jerome Lowenthal. Il a créé de nombreuses œuvres contemporaines et travaillé avec des compositeurs de renom tels que Jörg Widmann, Heinz Holliger et George Benjamin. Ses partenaires de chambre comprennent James Ehnes, Nicolas Altstaedt, Emmanuel Pahud et Kerson Leong. M. Vonsattel est également professeur de piano à l'Université du Massachusetts à Amherst. Débuts au LMMC.

https://kersonleong.com/

https://www.gillesvonsattel.com/

Notes

La Sonate en mi majeur, BWV 1016 de Bach fait partie d’un corpus de 6 œuvres pour deux instruments – à l’origine, violon et clavecin obligé – traités sur un pied d’égalité. Cet équilibre des sonorités allait de soi au XIXe siècle, mais il n’était certainement pas courant durant l’époque baroque. Une ligne supérieure est attribuée à chacun de ces instruments tandis que la basse, au clavier, est notée précisément par le compositeur, ce qui constitue un autre acte novateur. Les 4 mouvements, alternant entre tempos lent et rapide, nous font redécouvrir le talent de mélodiste de Bach, tout comme la vitalité de son écriture lorsque la partition s'accélère.

La Sonate pour violon no 2 de Grieg est une œuvre emblématique du style romantique, avec ses cadences solos et ses gestes de virtuosité. Le piano, en particulier, parcourt une suite d’arpèges à vive allure. Si le violon, lui aussi, multiplie les passages brillants et les sauts d’intervalles, il porte dans ses traits d’expression un bagage folklorique propre à la Norvège, pays d’origine du compositeur. L'allegretto tranquillo nous plonge dans une ambiance plus intime que l’on imagine parfaitement se prêter à un contexte de salon. Les nombreuses appogiatures dénotent un goût pour l’ornementation qu’on croirait inspirée de l’Orient. Le dernier mouvement est animé d’une joie sans réserve, comme si une fête se préparait.

La Sonate pour violon de Debussy déploie des sonorités résolument tournées vers le XXe siècle, sans les aspérités de la musique moderne; bien au contraire, les lignes sont d’une remarquable fluidité. Le premier mouvement développe une succession d’arpèges au contour certainement atypique, tantôt au violon, tantôt au piano. Le deuxième mouvement passe d’un caractère à l’autre avec un naturel spontané qui rappelle l’enfance. Le dernier mouvement est une démonstration de virtuosité de la part des deux instruments au point d’atteindre des sommets d’expression de panique, notamment par la rapidité du rythme et la dissonance des montées chromatiques.

La Sonate pour violon no 1 de Brahms est la quintessence du romantisme allemand, non seulement par ses mouvements de l’âme, mais par le jeu de danse auquel s’accorde le duo d’instruments. Si le début de l'œuvre met le violon pleinement en valeur, grâce à des contours mélodiques généreux et élégants, le piano achève bien assez vite une série d’accords plaqués pour s'approprier lui aussi des fragments du thème principal, en réponse à son complice. L’adagio, empreint d’une énergie plus intérieure, donne d’abord la parole au piano, celui-ci ayant également l’initiative des changements de caractère. Les rôles sont donc ici quelque peu inversés, bien que le violon brille toujours autant par ses lignes mélodiques. L’allegro final est animé d’un élan perpétuel semblable à une course. On le doit à l’abondance de doubles-croches, qui occupent la plupart des mesures de piano et laissent peu de place aux soupirs.


Justin Bernard

Programme

J. S. BACH       Sonate pour violon et clavecin
(1685-1750)          en mi majeur, BWV 1016 (1723)

GRIEG              Sonate pour violon et piano
(1843-1907)          no 2 en sol majeur, op. 13 (1867)

DEBUSSY        Sonate pour violon et piano,
(1862-1918)          L. 140 (1917)

BRAHMS          Sonate pour violon et piano no 1
(1833-1897)          en sol majeur, op. 78 (1879)


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