19 octobre 2025

Verona Quartet

Cordes

Henry Kramer

Piano

    Verona Quartet © Dario Acosta
    Henry Kramer © Grittani Creative LTD.

Biographie

Jonathan Ong  -  violon
Dorothy Ro  -  violon
Abigail Rojansky  -  alto
Jonathan Dormand  -  violoncelle

avec
Henry Kramer  -  piano

Le Verona Quartet s’est taillé une solide réputation parmi les ensembles les plus distingués de la scène de la musique de chambre actuelle. Ses interprétations recherchées lui ont valu notamment en 2020 le prix Cleveland Quartet Award du Chamber Music America. L’ensemble fait partie de la faculté du Oberlin College and Conservatory en tant que quatuor en résidence, en plus d’être en résidence à la Lunenburg Academy of Music Performance (Nouvelle-Écosse).

Outre la promotion de la musique contemporaine, le quatuor s'efforce d'adopter une approche dynamique et imaginative de la collaboration et de la programmation, qui favorise les projets interculturels et interdisciplinaires. Le nom Verona fait allusion à leur goût pour l’art du récit en musique en plus d’être un hommage à Shakespeare, l’un des plus grands conteurs de l’histoire. Débuts au LMMC.

Lauréat du 3e prix au Concours international de Montréal en 2011, le pianiste américain Henry Kramer s’est ensuite vu décerner en 2016 le deuxième prix du Concours Reine Elisabeth à Bruxelles. Son amour pour le répertoire de musique de chambre a commencé très tôt dans ses études, alors qu'il était un jeune adolescent. L'enseignement fait aussi partie de ses plus grandes joies. À l'automne 2022, M. Kramer s'est joint à la faculté de musique de l'Université de Montréal. Deuxième engagement au LMMC.

http://www.veronaquartet.com/

https://www.henrykramerpiano.com/

Notes

Mendelssohn a seulement 18 ans quand il achève son Quatuor no 2 en la mineur, op. 13. Nous sommes en 1827, quelques mois seulement après la mort de Beethoven. Les derniers quatuors du maître, étonnamment modernes pour l’époque, ont laissé une empreinte durable chez ce compositeur précoce, déjà auteur d’un quintette à cordes et d’un octuor durant l’adolescence. Malgré son âge, ce dernier trouve le moyen d’innover. Il emprunte un thème issu de son propre catalogue de mélodies pour le premier mouvement. Ist es wahr? fait un retour remarqué dans le finale, illustrant une approche cyclique en matière de composition qui inspirera les générations futures. Si le titre de cette mélodie est de forme interrogative – est-ce vrai ? – la musique fait, elle aussi, débattre les instruments. On peut dire de l’œuvre qu’elle est en soi une réplique aux derniers quatuors de Beethoven, notamment par la densité de caractères et le choix similaire des tempos.   

Le Quatuor no 9 en mi bémol majeur, op. 117, de Shostakovich, s’inscrit dans la lignée d’une précieuse contribution à la musique de chambre et, comme souvent chez ce compositeur, demeure indissociable de son histoire personnelle. Si le huitième quatuor était une sorte d’autoportrait, chargé d’une profonde détresse, celui-ci, dédié à sa troisième femme Irina Supinskaya, imprime un mouvement perpétuel qui en fait une œuvre pleine de péripéties. Une succession de croches rapprochées, au deuxième violon, accompagne la mélodie, écrite dans un style résolument moderne. Bientôt, les deux violons reprennent cette ligne en forme de vague pendant que le violoncelle exécute la mélodie à son tour. Le troisième mouvement, tout aussi mobile, imite le galop d’un cheval, à l’instar de l’ouverture de Guillaume Tell de Rossini. Dans le finale, le compositeur emprunte au premier mouvement un motif de tierce mineure, mais aussi d’autres motifs issus du quatrième mouvement, sur un rythme nettement accéléré. La vitalité et l’ampleur du finale constituent un sommet d’inventivité dans l’ensemble des quatuors de Shostakovich.

Le Quintette avec piano, op. 44, de Schumann, datée de 1842, a été écrit à l’intérieur d’une période d’un an durant laquelle le compositeur se consacre pleinement à la musique de chambre (3 quatuors à cordes, un quatuor avec piano, un trio, en plus de ce quintette). Dédiée à sa femme, la pianiste Clara Wieck, l’œuvre devait être jouée par elle lors d’une prestation privée, mais pour raison de santé, l’interprète est remplacée par un ami, Felix Mendelssohn, qui suggère à Schumann quelques amendements, dont une réécriture plus fournie du second trio du troisième mouvement. Le finale emprunte à l’allegro brillante le contour du premier thème, ici remanié et rythmé par le tremolo des cordes. Le deuxième mouvement, avec sa marche funèbre et son caractère orageux, détonne par rapport au reste de cet opus débordant d’activité et d’enthousiasme.   

  

Justin Bernard

Programme

MENDELSSOHN     Quatuor no 2 en la mineur,
(1809-1847)               op. 13 (1827)

SHOSTAKOVICH    Quatuor no 9 en mi
(1906-1975)               bémol majeur, op. 117 (1964)

SCHUMANN            Quintette avec piano en mi
(1810-1856)               bémol majeur, op. 44 (1842)

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